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La Commission européenne à contre-courant sur le Mercosur

Les oppositions très fortes à l'accord commercial avec le Mercosur, n'ont pas atténué l'espoir de la Commission de signer rapidement.

Le négociateur en chef de la Commission européenne était en tournée en Amérique du Sud où il a affiché son optimisme pour la signature d’un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur.

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Tandis que les vents semblaient définitivement contraires à la signature d’un accord commercial de libre-échange avec le Mercosur, le négociateur en chef de la Commission européenne, Rupert Schlegelmilch, a affiché un tout autre discours sur place. Pendant une tournée à la fin d'avril jusqu’au début de mai dans les pays membres de l’union économique sud-américaine, il a assuré de la toute proximité d’un accord.

Pour le coup d’envoi de cette tournée le 24 avril 2024 en Uruguay, il a même assuré que la signature était une « priorité absolue » estimant même qu’elle serait possible en « juin ou juillet » de cette année.

Attendre les élections européennes

Le négociateur de la commission au Commerce a poursuivi son voyage au Paraguay, en Argentine puis enfin au Brésil, principale puissance économique de la région. Dans le quotidien principal du pays, Folha de São Paulo le 2 mai 2024, il a qualifié l’accord de « bien vivant » précisant que « 95 % du processus, voire plus, est finalisé ».

Après l’accord initial en 2019, l’Union européenne avait transmis des exigences supplémentaires, notamment climatique, au bloc du Mercosur, empêchant la ratification immédiate de l’accord. Depuis, de nombreuses voix, comme celle de la France, ont exprimé leur réticence à signer ce texte.

Malgré ces avancées qu’il mentionne, Rupert Schlegelmilch a aussi admis que le moment n’était pas idéal pour conclure. « Nous devons utiliser notre temps pour être prêts lorsque la fenêtre politique s’ouvrira à nouveau. Je serai très honnête : à l’heure actuelle, face aux élections européennes et aux agriculteurs qui descendent dans les rues dans de nombreuses régions d’Europe, ce n’est tout simplement pas une bonne chose. Il vaut mieux attendre la fin des élections », a-t-il estimé.

Une analyse du rejet des agriculteurs européens

Rupert Schlegelmilch a également livré son regard sur le rejet de l’accord avec le Mercosur exprimé par beaucoup d’agriculteurs en Europe. « Ils aimeraient avoir un peu plus de protection parce qu’ils savent que le secteur agricole dans d’autres parties du monde, pas seulement au Brésil, est parfois plus compétitif. L’argument qu’ils ne veulent pas entendre est que c’est exactement la raison pour laquelle nous avons une Pac qui soutient massivement ce secteur avec environ 40 à 50 milliards d’euros chaque année », a-t-il jugé.

Le négociateur européen a également balayé les craintes de la filière de la viande bovine par le bilan des accords commerciaux en vigueur. « L’ouverture du marché dans tous nos accords pour un secteur comme la viande, n’atteint pas 5 % de la consommation », avance-t-il.

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